A Budapest en Hongrie, un îlot décroissant pour favoriser la transition
Le centre logistique Cargonomia sert de matrice aux coopératives de l’économie durable et solidaire hongroise.
Sur le pont de la Liberté, à Budapest (Hongrie), en juillet. Bernadett Szabo / REUTERS
Matthew Hayes est passé de la théorie à la pratique. En 2012, ce professeur à l’université Szent István a troqué ses présentations PowerPoint pour des bottes en caoutchouc. Depuis, le quinquagénaire tente de donner corps à la décroissance. Il a racheté une ferme à Zsámbok, un village situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de la capitale de la Hongrie, un pays d’Europe centrale comptant moins de 10 millions d’habitants. Son initiative est un exemple, parmi d’autres, qui montre que les théories sur la post-croissance ne se limitent pas aux pays occidentaux les plus développés sur le plan économique.
Ses quatre hectares sont labourés mécaniquement, avec l’aide d’un cheval. Ses employés sont recrutés dans les rues adjacentes. Ses produits, cultivés selon les règles de l’agriculture biodynamique et de l’agroécologie, sont écoulés dans Budapest et ses environs. Et le bilan de ce changement de vie est, selon lui, globalement positif. « Plusieurs de mes buts sont atteints », estime-t-il sous la pluie, en lavant des salades fraîchement récoltées et qui doivent partir pour être distribuées rapidement, en circuit court. « Je suis rentré dans mes frais. J’ai créé du lien social avec les gens du coin. Et mon empreinte carbone s’est considérablement réduite. »
Il ne regrette pas une seconde d’avoir sauté le pas. Son succès, il le doit notamment à Cargonomia, un centre logistique porté par un réseau budapestois composé de lieux alternatifs, en lien avec d’autres coopératives sociales. Cette plate-forme l’aide à trouver des débouchés pour sa production. Elle met aussi en relation les principaux acteurs de l’économie durable et solidaire en Hongrie.
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